mardi 25 juillet 2017

Arpenteur d'Etoiles - J'en ai bien profité

Le soir où j’ai pécho Cynthia

- Fac, grouille, allez, on va être à la bourre.
Fac bougea sa puissante carcasse en grognant vaguement.
- J’arrive. Faites pas ch’. On va se faire virer par les videurs.
- TU, vas te faire virer, mais pas nous … si tu changes de fringue. Tu candaves grave, sur.

Cinq minutes plus tard fac débaroulais de sa piaule. Un jean clean, une chemise chanmé et des pompes de ricain. « Fac » c’était pour Faco. Faco c’était pour phacochère à quoi il ressemblait pas mal : trapu, des épaules asmeuk, une tronche trop tout, et de petits yeux toujours en mouvement. Une de ces ex disait aussi que c’était cause à son appendice caudal inversement proportionnel à sa musculature, comme chez les phacochères du zoo. Mais bon, c’était une ex, alors …
- Tain, t’as le swagg, Faco. Tu vas pécho toutes les meufs du Bathyscaphe, ce soir. Il haussa les épaules :
- Au Bathys’ ? Elles sont toutes graves cheums. F’rait mieux d’aller aux Frimas. Ya pas d’taspé làs bas. Rien qu’à maté tu deviens ouf.
- C’est Oit qu’es ouf ! C’est trop stylé les Frimas. On va s’taper l’affiche. Pis, c’est blindé de keufs, le DJ a deux d’tens’ et la vodka est à deux cent boules. T’es vraiment trop relou !

Celui qui venait de parler, c’était notre garde du corps perso. Un blackos rempli de burger et de fudge, mais qui faisait deux mètres de haut et que quand t’étais avec lui, t’étais cool. Seul blème, il bédavait comme un malade et fouettait la clope à cent mètres. Et puis on savait plus vraiment son nom. On l’appelait Blackberry parce qu’il en avait chouré un dans un Macdo. Il avait jamais su s’en servir

Voilà, quoi. Premier jour de vacances. Les potes en bordée et la tournée des boites de la ville, histoire d’arroser. Et toujours le même dilemme : ousqu’on va commencer ? Là, on était tous affalés sur les vieux canapés trouvés dans une benne d’un quartier bourge, de ce que Faco appelait son « salon ». En vrai, quinze mètres carrés, calés entre une cuisine immonde, des chiottes collés à la douche, et juste au-dessus sa piaule en « mezzanine ». Enfoiré de proprio qui prenait cinq cents boules pour ce taudis. On en était là quand on sonna. Blackberry se moova jusqu’à la porte pour ouvrir. C’était Cynthia.
- Wesh, les keums. On a répondu tous en chœur :
- Wesh la pouff. Poing contre poing, main dans main, poing contre poing … etc …

J’la kiffais grave mais je m’étais fait jarter pas plus tard que la veille. Alors j’insistais pas plus. Mais ce soir elle était trop BG. Elle embraya de suite :
- Tas pas une garro ? Suis en manque là. Hé, savez quoi ? J’ai vu le voisin de palier. C’est un gros mytho. Parait qu’il est champion de France, ou j’sais pas trop où. Champion de foutriquet. J’sais même pas quoi c’est … Allez, zyva une garro. Fais pas ton crevard, merde. Elle est venue coller ses boops tout contre sur le canapé pourave. J’avais le seum avant et j’l’avais plus du coup.
- Faco répondit mollement : t’es vraiment trop naze Cynth, ça doit être bilboquet. T’sais, c’est le truc avec la boule qu’a un trou, la ficelle et le manche. Faut mettre la boule sur le manche.
- Des trucs avec des boules, des manches et des trous, tain, ça m’connait grave. Elle me poussa du coude comme sans y toucher, quoi. Mais bilboquet ça fait tièp, non ? Un truc de grumeau, sur.

Dans la bouche de Cynthia, les grumeaux c’était les dèpés. On a dit oui, on a dit OK, on a dit on s’en bat lesc’ … de toute façon, le voisin c’était un bouffon qu’avait trop une tête de boloss et qui matait des films de boules toute la journée. Alors, qu’il fasse du bilboquet n’avait rien de vraiment zarbi.
- Alors, on se casse vers où ?

J’allais répondre que chais pas quand ça re-sonna. Faco est allé ouvrir en disant « ça c’est mon dabe ».
- Bon suaire m’sieur dame !
Toujours aussi chelou le daron à Faco avec ses vannes à deux balles et ses tee-shirts AC/DC. Il passait juste filer les clefs de sa caisse. Il mata Cynhtia qui mâchait son chewing-gum en rajustant les bretelles de son sous-tif, remonta son fut’ sur son bide et lança :
- Pas trop de conneries les djeun’s le premier soir, si vous voulez bien profiter de vos vacances, hein ! Allez, à ciao !
Chelou mais cool. Il créchait à l’étage du dessus et nous passait sa bagnole. Bon, une Xanthia de plusieurs siècles, mais c’était mieux que rien.
Avant de refermer la porte il rajouta :
- Et faites gaffe à la virago du dessous. Elle vous aime pas trop et se plaint que vous faites du raffut. Elle est cap d’appeler les flics. Alors discrets au retour, hein !

On a fait, à moitié mort de rire :
- Gépi, t’inquiètes, hein !
On est resté encore un peu à se marrer et puis Faco est devenu vénère :
- Bon, on se casse. Si vous vous bougez pas l’cul, moi je me tire. J’passe damer un kebab chez l’ grec et puis on décarre au Bathys’. Tu viens Blackberry ?
- Heu … ouais. Mais c’est moi qui drive.
- OK. Rien à foutre. Zarma !

Ils se sont tirés aussi sec. Du coup on est resté Cynthia et moi sur le canapé à faire tourner un tarpé un peu lèdge mais bonnard quand même. Y avait de la binouse dans le frigo et des Kinder. Alors ça l’a fait.
- Sont un peu déspi les deux taffioles, non ? Qu’elle me dit en se levant. Elle avait les yeux un peu dans le vague.
- Et Blackberry y craint. Il est trop mystique ce keum. Tout en parlant elle avait enlevé le haut. Tain, ces boops, j’te jure man, d’la bombe. Le pire c’est qu’elle a continué. Elle a fait glisser sa jupe de skaï , m’a mis la main au paquet et est venue s’asseoir sur oim. Et là elle m’a dit un truc de ouf que je m’en souviendrai toute ma vie, parole ! Elle m’a dit comme ça :
- Fais-moi de l’interstellaire.

Je sais pas où elle était allée chercher ça, mais j’te dis pas comment j’ai trouvé ça trop d'la balle. Ça m’a saucé grave. Alors on a foutu le dawa dans la piaule.
Je l’ai bouillave sur le canapé, sous la douche, devant la fenêtre, et même dans le pieu à Faco. Et là on aurait pas dû. On aurait pas dû parce qu’il est rentré plu tôt que prévu. Il avait bad tripé grave et s’était pitchave en plus. Blackberry tirait une tepu dans la caisse à son reup et lui était foncedé à mort. Et ce con il avait un gun !

Cynthia s’est planquée sous le pieu. J’ai juste pu choper le flingue en même temps qu’il tirait. Ça m’a traversé le gras du bras et ça a explosé la téloche. Du verre partout, deux keums et une go à loilpé écroulés de rire au milieu. Comment on s’est tapé une barre trop mortelle.

Les keufs se sont pointés. La virago nous avait poucrave. Un des keufs était pote au daron de Faco. Du coup c’est pas allé plus loin. C’est des djeunes et pis c’est tout, hein !

Faco a dit :
- Tain, les vacances commencent bien !
Moi je pensais juste :
- Tain, comment j’l’ai pécho, Cynthia … j’en ai bien profité …


9 commentaires:

  1. Arpenteur t'as assuré grave sur c'coup là... Si j' peux dire

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    1. Arpenteur d'étoiles27 juillet 2017 à 14:41

      j'ai toujours aimé les d'jeunes et leurs mots bizarres ... et puis Cynthia, top !!

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  2. Je viens de prendre un sacré coup de vieux !!

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  3. Alors là, l'Arpenteur, c'est trop d'la balle ! Je kiffe grave. :-)

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    1. Arpenteur d'étoiles27 juillet 2017 à 14:42

      cela ne m'étonne pas de kiffer :o))

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  4. Ben alooors l'arpentos ... qu'est-ce y tadvient,t'es chelou grave sur c'coup là. Eh ... t'utilises des mots que j'connais de nulle-part. Elle est où ta zone,ch'peus viendre en disant que j'te connais ? ;o)))

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    1. Arpenteur d'étoiles27 juillet 2017 à 14:43

      mais si tu connais ces mots de d'jeunes ... un peu surranés encore :o))

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  5. Z'y vaaaa ! Comment qu'tu nous la r'fais pas à la top swagg de la wesh, yo !
    Si que j' m'étais attendu à un truc comm'ass !? Naaah allez, t'as pris un keubla pour c'te bafouille, allez... Comment j'y crois tropa !!
    XD XD XD

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