Je laisserai mes vieilles chaussures fatiguées au savatorium, leur préférant des sandaltoniennes aux couleurs difficiles à distinguer, à part pour un expert de la camaïeutique socratique.
Comme je suis cosméticuleuse, je n’oublierai pas mon savion (pour me laver en vol) ainsi que du shambonpooing pour mes cheveux gras, au cas où (aimant parler avec les mains) je trouverais un charmant voisin avec qui palpoter.
Dans un petit sacchaprose à côté, j’emporterai mon babaoromètre, pour mesurer le taux d’alcool dans les gâteaux, une bouteille de quetschup, la fameuse sauce aux prunes, et, pour satisfaire mon éboulimie, quelques rochers au chocolat qui tomberont dans mon estomac au moment iguoine. Quelques préservatifs achetés chez le capothicaire, afin d’éviter les vizizitudes, et de ne pas me faire transformer en tapinhambourg, ces belles plantes qui poussent dans les vitrines hollandaises. Et puis, bien sûr mon livre sur Bazarathoustra (le philosophe bordélique) dont je ne me sépare jamais. Toutes choses qui permettront de prévenir les crises de scepticémie qui guettent les zérotomanes.
Les cycloptimistes me regarderont d’un bon œil, alors que, risquant la tandémie, les cyclystères pédaleront à lavement dans la semoule, en me tirant un nez de cyranosaure. Mais peu me chaut.
Une fois sur place, j’irai dans la forêt observer les apachydermes à plumes (rebelléphants assez dangereux) les ventilopes (qui courent si vite qu’elles rafraîchissent l’air) et les velcrocodiles (qui ne lâchent jamais leur proie). J’aurai sûrement la chance de voir le chien musicien appelé discoteckel, ami du hamsteréo, petit rongeur de haute fidélité.
Mais ma joie serait vraiment complète si je pouvais enfin, enfin, observer un colibrius, cette espèce de drôle d’oiseau à bec fin…
C’est pour cela que je vais accomplir ce voyage. Je dois vous laisser. Il me faut terminer ma valise de mots.