vendredi 11 mars 2016

Pascal - Logo-rallyes cuisine/sport

Les femmes célèbres  

Il est des pseudos-journalistes qui entretiennent la polémique avec leurs articles ; ils croient faire le grand buzz sur le net ; et dire qu’ils font manger leur famille en écrivant ces merdes. J’ai lu récemment un article si con, si énorme, qu’il fallait que je le relate ici :

« De Diane de Poitiers à Françoise Dolto, de la Comtesse de Ségur à Dalida, de Cesaria Evora à Maria Callas… Les rues de Paris honorent bien des femmes du monde entier. Mais comparé aux personnalités masculines, leur poids paraît hélas très faible. Selon notre décompte, réalisé à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, mardi 8 mars, seules 247 femmes sont mises à l'honneur dans les artères de la capitale, quand 3 156 hommes ont donné leur nom à une rue, une impasse, une avenue ou un boulevard. Rapporté au nombre total des rues de Paris, cela signifie que seules 4% d'entre elles portent le nom d'une femme… »

Mes amis, réagissons au premier degré ! Période de parité obligatoire, avouez que c’est franchement un scandale ! Il faut vite réparer cette insupportable lacune ; trouvons des femmes célèbres à la hauteur des plaques émaillées qu’elles méritent aux coins des rues ! Boutons Victor Hugo, déboulonnons de Gaulle, abattons Apollinaire ! Jetons aux oubliettes, Bloom, Descartes, Musset, Poincaré, Molière et ses Femmes Savantes puisqu’elles sont devenues célèbres !
Rebaptisons nos rues ! Ici, je vois bien le boulevard Annie Cordy, la place Yvette Horner, la rue Jane Birkin, l’impasse Chantal Goya, le parc Brigitte Lahaie, Marie Laforêt, voire Janis Joplin ; elles nous ont toutes fait rêver, chacune à leur façon.
Là, le Musée scientifique Kim, la brune pulpeuse issue de la télé-réalité Les Marseillais ! Celle avec un muscle et deux cerveaux 95d, celle qui pense et soutient qu’on a deux lunes : une pour la France et l’autre pour le reste du monde ! Elle est célèbre ! Elle a aussi droit à sa plaque.

Il faut aussi penser au tourisme. Le péquin japonais en pleine randonnée, qui cherche un petit resto, retrouvera plus vite la rue Brigitte Bardot que celle du général Magnan ; tout de suite, il fera ses associations d’idées avec le petit magasin qui vend des sous-vêtements affriolants à l’entrée de la rue et il en achètera peut-être ! Tandis qu’avec Magnan… C’est comme en politique ; quand on force la parité, il n’y a plus bien grand monde pour assurer correctement la fonction. Alors, certaines femmes auront droit à leurs inscriptions en or dans l’impasse, le boulevard, la place, le square. Avant, les rues étaient nommées avec le courage, le sacrifice, le patriotisme ; aujourd’hui, tout ça, c’est révolu ; il faut vivre avec son temps.
Remplaçons les faits d’armes par l’effet de charme ! La vieille gare du Nord par la gare Clara Morgane ! Le pont Mirabeau par le pont Mirabelle ! Le Parc Montsouris par le Parc Ma Souris ! La rue Marceau par la rue Marcelle, le quartier du Marais par le quartier Sophie Desmarets, la rue Diderot par la rue Bachelot !...

Quelques aigrefins ont portant réagi sur le site ; je cite : « Et pourtant dans certaines rues de Paris, ce n’est pas les femmes qui manquaient le soir sous les réverbères… » « Elles ont déjà tous les noms d’ouragans et de tempêtes... peuvent pas tout avoir...!!! Ceci dit, il y a une similitude entre les femmes et les ouragans... Quand elles arrivent, elles sont chaudes et humides, et quand elles repartent, c'est avec le toit et les murs... »

Evidemment, on pourrait décorer nos plus belles rues avec des : *Valentina Terechkova, *Touria Chaoui, *Germaine Poinso-Chapuis, *Madeleine Cormier, mais qui les connaît à part le livre des records ?...  

Il faut des noms modernes que tout le monde connaît. Rien de pire que d’être perdu dans une ville avec des noms de rues qu’on ne connaît pas !... A la place de la rue Lamarck : une athlète ! Pourquoi pas, Christine Arron, quand on a transpiré pour monter  au Sacré Cœur !  Le boulevard Isabelle Adjani, ça fait tout de suite plus convivial que Kellermann ; il nous revient en tête, La Reine Margot, Camille Claudel, L’Histoire d’Adèle H ; on est moins dépaysé.
Et dans les dictionnaires des noms propres ?! C’est pire ! Rétablissons la parité ! Rendons à Rosalie ce qui appartient à César et à la femme, la place qu’elle mérite dans notre société d’aujourd’hui ! Devant Jacques Chazot, on mettra Claire Chazal, la rapporteuse émérite de tout ce que lui dit le prompteur ! Entre pluie et soleil, Evelyne Dhéliat, et sa science du temps qu’il aurait dû faire ! Ségolène Royal, ministre multicartes, entre les sacs plastiques et les centrales nucléaires... Mimi Maty, entre deux grands hommes : Matisse et Mauriac !

J’en ai approché, des femmes célèbres qui mériteraient de ne pas être connues. Militantes féministes, arrivistes et magouilleuses, elles œuvrent  pour leurs seuls obscurs desseins, et se faire marcher sur la gueule par des talons pointus, ça fait plus mal qu’une paire de semelles en cuir. Et pourquoi pas, l’impasse Anne Lauvergeon ?...
Bientôt, comme les hommes cupides, il y aura des femmes milliardaires, mais cela ne changera en rien la condition humaine. Le dénivelé s’estompe ; l’égalité double les malhonnêtes, les indélicats, les corrompus, les sans-cœur ; homme ou femme, l’ambition corrode la Sagesse.
Aujourd’hui, les municipalités hypocrites jouent la souplesse ; ils renomment leurs rues avec des fleurs, des oiseaux, des fruits. Pour entretenir la controverse, des cons de journaleux pourraient nous recenser plus de coquelicots que d’églantines, de chardonnerets que de mésanges, d’amandes que de cerises…  

Je connais des femmes qui aimeraient être moins libérées que tout ce que les féministes ont obtenu. C’est la guerre déclarée ; cette pseudo-égalité des sexes a placé les hommes et les femmes sur un terrain de compétition dénué de toute galanterie, de tout Amour, de toute humanité. Ces femmes en souffrent, elles se retrouvent seules, perdues dans ce monde sans pardon, sans appel, à cause de ces suffragettes exaltées, celles qui meublent les premières pages des magazines people avec leurs sourires de première de la classe. Si le pouvoir est masculin, l’ambition est reine. C’est du pain béni pour ces médias sans scrupules ; ils arguent à la réussite de l’une et de l’autre en occultant tous les dommages collatéraux : mômes, foyer, couple, etc. Aujourd’hui, les parents ne sont plus les modèles de leurs enfants…  

Pourtant, il y en a plein, des femmes bien, même extraordinaires ; elles n’ont pas attendu une guerre pour être courageuses ; dans l’ombre, elles le sont tous les jours ; elles tiennent la baraque. Entre les gosses, le mari, le boulot, la maison, c’est la course ; elles sont tout à la fois, mères, employées, femmes, maîtresses, cuisinières, réparatrices de bobos, confidentes, etc ; celles-là ne réclament pas leur nom sur un coin de mur indicateur. Comme la tombe du Soldat Inconnu, il faudrait à la femme, un podium éternel pour entretenir sa flamme d’héroïne ; ce serait une reconnaissance officielle et naturelle qui honorerait son dévouement indiscutable. Alors, ce petit journaleux, avec son article et ces quatre pour cent, c’est juste pour mettre de l’huile sur le feu, entretenir cette guéguerre sexiste, dans un monde où plus personne ne connaît sa véritable place.

  
Valentina Terechkova : Première femme à être allée dans l’espace.

Touria Chaoui : Première femme marocaine à avoir piloté un avion. Assassinée à 19 ans devant le domicile familial.

Germaine Poinso-Chapuis : Première femme ministre dans l’histoire de la République.

Madeleine Cormier : Résistante déportée deuxième guerre mondiale.

4 commentaires:

  1. Quel réquisitoire!
    Certains paragraphes m'ont bien fait rire,
    Mais j'ai surtout apprécié le dernier, même s' il est souvent resservi, il sonne juste...il sonne la fin de....ou le début de....

    RépondreSupprimer
  2. Bravo pour ce plaidoyer !
    J'aime ta définition de l'ouragan...

    RépondreSupprimer
  3. Excellent, drôle et grave.
    Les ouragans sont bien trouvées et metter Chazot derrière Chazal va savoir si c'est judicieux mais ça m'a fait marrer. :D

    RépondreSupprimer
  4. Arpenteur d'étoiles13 mars 2016 à 23:21

    un bel hommage aux femmes de tout bord, avec humour évidemment et aussi avec raison !

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont précieux. Nous chercherons toujours à favoriser ces échanges et leur bienveillance.

Si vous n'avez pas de site personnel, ni de compte Blogger, vous pouvez tout à fait commenter en cochant l'option "Nom/URL".
Il vous faut pour cela écrire votre pseudo dans "Nom", cliquer sur "Continuer", saisir votre commentaire, puis cliquer sur "Publier".