vendredi 18 mars 2016

Abagendo - Animal



À Mimine rayée, petite chatte perdue.

Tout avait bien commencé pour elle : une mère toute blanche et surdouée, qui savait ouvrir les portes et se promener sur le bord des fenêtres sans tomber… (Juste une fois, mais c’est une autre histoire) ; une bonne ambiance à la maison, des patrons affectueux, (un petit garçon en particulier qui en avait fait sa copine de jeux.) Tout allait bien pour elle : on savait bien qu’elle ne serait pas aussi débrouillarde que sa mère, un peu moins sociable aussi, mais pas du tout agressive. À vrai dire, en y réfléchissant bien, on avait souvent pensé aussi qu’elle était un peu arriérée, ou un peu autiste.
Quand le moment des grands déplacements des vacances est arrivé, il a fallu prévoir un voyage pour deux chats, en voiture, comme nous le faisions chaque été. (En réalité pour deux chattes et un chaton de trois semaines, né entretemps, et après la chute de sa mère, la chatte blanche qui ne tombait (presque) jamais.
Deux paniers, de l’eau, des croquettes…toute une organisation. Ce qui devait arriver arriva : lors d’une halte, on a ouvert les paniers, pour voir comment ces dames supportaient le voyage : on était dans un petit bois, frais et plein de chants d’oiseaux, on n’imaginait pas le drame à venir. Et puis elles avaient peut-être soif. Comme nous.
La mimine rayée a été plus rapide qu’un éclair. Aucun de nous n’a pu reconstituer sa fuite : elle est sortie par une portière à peine entrouverte, par une vitre à peine baissée, on ne sait pas. Et on n’a jamais plus revu sa belle fourrure rayée tricolore.
La détresse de mes fils a été énorme. Et ce dont je me souviens, c’est de nos efforts pour l’appeler, de toute cette culpabilité qui nous est tombée dessus : comment allait-elle survivre sans nous, elle qui était si peu sociable, incapable de s’approcher d’une habitation, n’ayant jamais su chasser de sa vie…
On est restés une heure dans ce bois. Dans la voiture (fermée), sa mère blanche, paisiblement, s’occupait de son chaton. Elle avait, je le savais, la compréhension plus ou moins globale de ce qu’était un voyage. Pas sa fille.
Au retour, un mois plus tard, croyant aux miracles, nous nous sommes arrêtés au même endroit. On a encore appelé. Une grosse détresse pour tous. J’y pense encore.

2 commentaires:

  1. trite histoire mais je suis sûre qu'elle a été trouvée et adoptée...
    avec le sourire

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  2. Moi aussi je pensais que ma chatte ne savait pas chasser. C'est en retrouvant un carnage d'oiseaux que j'ai compris mon erreur. Malgré toute notre affection ces petites betes s'adaptent à la vie errante.

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