samedi 13 février 2016

Lilousoleil - Béatrice Bougredane

La petite Béatrice naquit dans une grange alors que Monsieur et Madame Bougredane n’espérant plus avoir d’enfant. Aussitôt quelques fées se penchèrent sur le berceau du poupon et lui firent mille dons, les plus ambitieux, les plus charmants qui  puissent exister.
Dans la porcherie d’à coté, Cochonnet vint au monde  dans la bauge de sa mère Madame Goret, qui n’en pouvait plus d’avoir des rejetons aussi nuls les uns que les autres. Elle avait beau changer de compagnons rien n’y faisait…
Les enfants grandirent. Béatrice devint aussi belle et aussi intelligente que les prédictions…
Chez les Goret, Cochonnet grandit mais très tôt, il se mit en quête d’un boulot car il comprit très vite que la famille composée, décomposée et recomposée ne ferait rien pour lui. Il n’avait pas envie de suivre le chemin de ses frères et sœurs.Il devint charcutier et créa un saucisson dont  on  dit qu’il est délicieux, et fit fortune et sa fabrique devint « Cochonnet Goret »  
Mlle Béatrice Bougredane eut du mal à se sortir de la boite en coton dans laquelle on l’avait élevée et finit elle aussi par créer sa propre marque pour concurrencer les saucissons « Cochonnet ». Et les saucisses Bougredane connurent une réputation mondiale.
Mais la flèche de Cupidon frappa et Cochonnet tomba raide amoureux de Béatrice. Ils convolèrent et pendant  quelques années ce fut une débauche de pâtés, foie gras, jambons  etc… On oublia les valeurs sûres qui firent leur fortune.
Pendant ce temps, un certain Julien Gridou faisait son chemin et pendant que ses concurrents, faisaient la fête, lui Julien, travaillait d’arrache pied et mis aussi sa fabrique sur pied. Et l’on vit apparaître «le bâton de berger »qui devint très vite un produit recherché dans un monde où l’apéritif supplantait  les repas plantureux accompagnés et cochonnailles et les petits encas arrosés de Beaujolais nouveau ou de rosé bien frais.
Quand Béatrice s’aperçut de la valeur de ce produit, c’était déjà trop tard et l’entreprise  Béatrice Cochonnet  commença à péricliter.
C’est alors que Béatrice redressa la tête, se souvenant des dons qu’elle avait reçus. Elle recomposa le packaging, le fit plus moderne, remplaça  le carton vichy rouge et blanc par un carton imitation bois garni d’une ânesse verte batifolant dans une luxuriante prairie écolo. Et telle la « Vache qui rit » la belle ânesse se moquait de ses rondeurs superflues, juchée sur une balance dont l’aiguille refusait d’aller vers la droite. Elle ajouta le  slogan «  Bougredane, la saucisse écolo qui se moque des kilos en trop ».

Julien, malgré la concurrence fut bon prince et salua le succès de sa rivale et lui proposa une association ; une SARL, à lui le bâton de berger, à elle la saucisse écolo, quand à Cochonnet Goret, il resta le seul à fabriquer un certain « jésus » faisaient les délices  des habitués des saucissonnades …

5 commentaires:

  1. Le marketing raconté en conte, il fallait l'oser ! Et si on n'en fera pas tout un fromage, c'est à coup sûr franco... de porc... :)

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  2. Les boires et déboires de la charcuterie contés de la sorte, sont un régal !

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  3. Ai-je la berlue? Il me semble avoir détecté les talents d'une jeune journaliste à l'Éclair ****** en d'autres lieux...;))))

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  4. Arpenteur d'étoiles13 février 2016 à 18:05

    entre charcuterie et marketing, cette histoire est un vrai régal !

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  5. Un peu bourrative ton histoire mais quand on aime... :)

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