mardi 2 février 2016

Fred Mili - Un petit rien

– Darling je vais faire le plein d'essence, je reviens dans 20 minutes.
– D'accord, fais attention à toi dit-elle en lui claquant un smack à pleine bouche.
Il ne lui fallut pas plus de dix minutes pour arriver vers la station essence mais il s'arrêta devant  le magasin de sports juste à l'entrée de la zone commerciale. Il allait regarder pour s'acheter un maillot de bains pour aller à la piscine le sien commençait à être usé ; Mais en passant devant le rayon des accessoires de randonnée il décida de s'arrêter pour tester les bâtons de marche nordique. Depuis un petit moment il voulait s'essayer à cette activité mais ce sont  les podomètres qui retinrent son attention quand soudain le téléphone vibra dans sa poche de pantalon.
– Oui Darling fit-il en décrochant, je suis chez Déca-Sport… Tu veux que j'en profite pour ramener du pain sans gluten du Fournil à Pains pendant que je suis à côté… D'accord je vais y penser. Bisous Chouchoute.
Il sortit du magasin se dirigeant vers la boulangerie mais attiré par une paire de chaussures en vitrine à La Boite à Godasses il entra dans la boutique bille en tête puis en passant il stoppa devant les sacs à dos en cuir au rayon des femmes. Il lui sembla que Darling alias Chouchoute parlait de s'en acheter un pour son anniversaire. Il saurait où revenir quand le moment sera venu.
En sortant par l'arrière du magasin il tomba pile devant La Caisse à Chats, il y avait longtemps qu'il voulait changer le couffin de Félix, l'ancien en osier était juste bon pour la poubelle, le matou prenant un malin plaisir à aiguiser ses griffes dessus. Dans l'un des aquariums devant lui d'un coup de langue en forme de fourche aussi rapide que l'éclair, le serpent venait de figer le mulot vivant qu'on lui servit pour son repas et l'enfourna lentement. Il était facile de suivre l'ingestion du rongeur qui gonflait la peau du reptile au fur et à mesure de la digestion. C'était fascinant.
Le vibreur du téléphone se mit en route une nouvelle fois, Chouchoute voulait qu'il prenne une boite d'antalgiques car ses maux de tête reprenaient. Il savait quand elle soufrait rien qu'à voir son visage décomposé par la douleur.
Il quitta le magasin précipitamment pour se rendre chez l'apothicaire. Il retourna sur ses pas ne sachant pas exactement où il avait garé sa voiture. Lorsqu'il la retrouva il sortit de la zone commerciale, s’inséra dans la circulation. Le journaliste de la radio locale annonça la mort de l'ancien Président de la république, il avait fait un infarctus lors de son meeting la veille au soir.
Abasourdi, il oublia de freiner et percuta le véhicule qui le précédait. Le temps de se garer un peu plus loin pour faire le constat tout en subissant les foudres de la conductrice qu'il avait emboutie, tout au moins son véhicule,
– L'ex-président est mort, dit-il comme pour se justifier.
Ils remplirent le constat, notèrent le numéro de téléphone de l'autre au cas où puis repartirent  dans la circulation.
– T'en as mis du temps, railla Darling, j'attends les médicaments avec impatience et où as-tu mis le pain ? Tu me donneras aussi ton ticket d'essence que je le range pour la déclaration de  revenus.  

6 commentaires:

  1. Déjà commenté sur ton site, je n'en rajoute pas !

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  2. ah ! chouette :)
    un petit côté plus "désinvolte" pour cette histoire qui pourrait nous arriver à tous
    en plus, tu as vraiment collé à la consigne (ce que je n'ai pas su faire quant à moi...)

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    1. Oui un peu différent de mes habitudes et en plus comme tu le dis je suis bien dans les clous ! :D

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  3. L'histoire est bien contée! Le ton est juste et l’enchainement est un ravissement!

    ... et quoi encore? Je peux te lire ... ailleurs??? M'en vais faire mon enquête. Je te tiendrai au courant de tous mes autres égarements !!!!
    ;))

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    1. Merci Clémence... Oui on peut me lire sur mon blog et tu m'as trouvé.
      A bientôt.

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