jeudi 5 novembre 2015

Clémence - Les huit éléments

Aujourd'hui ou dans cent ans….

Une même année….

Dans un village en  Pologne :
Le petit Thomas, emmitouflé dans une écharpe de laine brute, engoncé dans son costume, chaussé de grosses bottines, tendit la main à son grand-père vêtu tout pareil. Ils empoignèrent un panier d'osier et s'en allèrent vers la forêt. Ils trouveraient toujours bien quelque chose à rapporter !
D'abords silencieux, humant les odeurs de terre et de feuilles mortes, ils avançaient d'un pas soutenu. 
Thomas se mit à réciter le dernier poème qu'il avait appris à l'école. Il parlait de fleurs et d'espoir. Son grand-père l'écouta puis il lui demanda d'écouter les arbres et les oiseaux.
Ils entendirent les cloches sonner au loin.

Dans un  village en Belgique.
Ce matin, Édouard partit à l'usine comme tous les jours. Yvonne allait s'occuper de la ferme, comme tous les jours. D'abord à la basse-cour puis à l'étable. Elle ferait un tour par le clapier. Il y aurait du lapin ce soir. Elle s'occupa aussi de la maison. Passer un coup de balai et finir le repassage.
Elle entendit les cloches sonner et se demanda qui pouvait bien être passé….

Ailleurs, dans le département du Rhône.
Un cirque venait de planter son chapiteau.. Pour marquer l'anniversaire de ses sept ans, ses parents lui avaient promis le premier spectacle de l'après-midi. Sophie était heureuse : elle verrait des ours, des lions, des acrobates et des clowns. Elle en avait tant rêvé. Au retour, ils s'arrêtèrent au café du centre. Un verre de bière et deux verres de limonades furent déposés sur la table.
Un grondement sourd. La cloche se balança, le glas éteignit leur  bonheur.

1914 :  petites histoires de la vie de tous les jours.
1914 : grandes histoires et folie meurtrière.

A Sarajevo.
Sophie venait de terminer sa toilette, François-Ferdinand l'aida à fermer la chaîne où scintillait un discret pendentif.

Non loin d'Aix-la-Chapelle. 
Ils étaient des milliers à franchir le pont sur la Meuse. Sans scrupules, ils passeraient par la Belgique, bafouant sa neutralité,  pour attaquer la France.

Un siècle plus tard

Dans une vente publique, quelque part ...
Le marteau frappa le dernier coup. Il venait d'acquérir un charmant coffret dans lequel il placerait le solitaire. Le lendemain, il  lui glissa la bague au doigt. Elle fut si étonnée que le coffret lui tomba des mains. 
Je t'avais prévenue, lui murmura-t-il au creux de l'oreille...
Au milieu des débris, une chaînette et un pendentif discret….

3 commentaires:

  1. comme dans un film de Claude Lelouch (cela m'a rappelé "Les uns et les autres" qui démarrait à la seconde guerre mondiale)

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  2. petite et grande histoire, à jamais mêlées

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