mardi 13 octobre 2015

Tisseuse - Les premiers mots d'un livre (suite)


« Je construis sur leurs cendres », m’a-t-elle dit, émouvante, si sincère et fragile à la fois, si lucide et cependant innocente de tant de douleurs.
« J’aimerais ôter toute la matière dont ils m’ont faite, me décaper, et repartir, rénovée. » 

Mais c’est la mort qui la guette de toutes ses dents immenses, prête à broyer cette force hors du commun. Energie qui la pousse inexorablement vers le frigo, puis vers les toilettes, afin de rejeter l’immonde qu’elle vient d’ingurgiter, dans une longue et incessante torture de va et vient.
Si jeune et hors d’âge à la fois, elle est prise dans la nasse de la dépendance. Elle n’a plus la volonté de le faire, mais l’habitude impitoyable s’est installée, à son corps défendant. Elle ne souhaite plus mourir, mais l’inscription dans son âme est marquée au fer rouge.
Elle souhaite vivre, mais ne sait pas comment s’y prendre afin de desserrer l’étau de la folie.

Et moi…je ne sais que lui tenir la main…..

3 commentaires:

  1. Tenir la main est déjà en soi une thérapie... mais il reste bien du travail, de quoi remplir quelques chapitres supplémentaires

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  2. Et la main tient la plume d'une façon remarquable.

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  3. Ca fait froid dans le dos, comme la mort qui la guette.

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