jeudi 10 septembre 2015

Laura Vanel-Coytte - Portraits de femmes



Quand je regarde et/ou je lis des portraits de femmes variées et enrichissants ou "avariés" et consternants; quand je découvre les parcours de ces femmes d'hier et d'aujourd'hui, je me dis qu'aurais-je été, qui serais-je si j'étais née à cette époque, sous l'Ancien Régime, au dix-neuvième siècle comme mes arrière grand-mère, dans la première moitié du vingtième siècle comme mes grand-mères ou ma mère encore. Il est vrai que je me pose aussi la question  lorsque je vois ou lis des portraits d'hommes qui se sont comportés en héros ou au contraire ont agi comme des salauds? Qu'aurais-je fait par exemple si j'avais été torturé ou poursuivi comme mon grand-père par l'occupant? Aurais-je résisté comme lui et d'autres ou aurais-je succombé à la pression morale  et/ou la douleur, une campagne dont je connais déjà un  peu le côté pernicieux et tout simplement insupportable? Quand   je parcours dans les grandes lignes des faits divers ou récits de monstres ordinaires ou même seulement de banalité ou bêtise affligeante, je me dis parfois qui suis-je pour les juger ces femmes qui n'ont pas eu cette instruction qui donne des repères, des exemples d'aînées parfois écrasants mais aussi stimulants? Je me pose plus la question face à des femmes (que pour des hommes) que j'admire  tellement  l'écart entre la  hauteur de vue de certaines et leur indépendance  d'esprit (de toutes sortes) et l'asservissement(sous divers aspects) qui  a tout de  même semblé être le lot de beaucoup de femmes à de nombreuses époques et dans de nombreuses contrées. J'ai pu voir aussi ce qu'il en était  des femmes dans d'autres pays que le nôtre où il faut, tout de même, mieux être  femme qu'ailleurs: droit à l'avortement, à la contraception, à la sexualité, à travailler etc. Rien n'est parfait mais il me semble que c'est parfois aussi le fait des femmes elles-mêmes , certaines paraissant oublier qu'aucun droit n'est acquis à jamais; des femmes ont lutté avant nous, quelle force a t-il fallu à Olympe de Gouge pour déclarer les droits des femmes?  Quel courage a t-il fallu à Simone Weil(qui avait pourtant déjà tant souffert auparavant) pour se lever contre son propre camp, résister aux paroles abjectes de ses confrères et nous donner le droit l'avortement, même si y recourir restera, je crois toujours une souffrance. J'ai vu aussi un jour  Gisèle Halimi dont la culture la prédisposait peut-être autant à la soumission qu'aux combats qu'elle a menés? Comment face à ce que j'appelle des héroïnes, des femmes  de tous horizons peuvent encore se comporter à vie comme des midinettes prépubères(que j'ai été), croire à des histoires stupides de princes charmants et promouvoir des modèles  de pacotille qui scient la branche que nous avions atteinte par nos glorieuses aïeules qui n'avaient pas nos droits mais devaient les arracher.

Où lire Laura

4 commentaires:

  1. L'Arpenteur d'étoiles11 septembre 2015 à 20:13

    Le thème prétexte à un texte dense et engagé à juste titre bien évidemment. Un regard aigu sur les sociétés ; les trois portraits sont finalement des illustrations justifiées de ton texte ...

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  2. Militantisme et quelque vérités bien frappées... Mais y a encore du boulot pour les femmes.
    avec le sourire

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  3. merci pour le mot "engagement"
    je frappe plutôt la tequila
    j'ai toujours le sourire
    mais ces choses-là ne me font guère sourire
    sans que je me sente militante

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  4. Un texte très dense, en fond et en forme... une longue méditation où, dans tous ces combats des autres, on se dit tout à coup: "Et moi, qu'aurais-je fait?"

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