mardi 30 juin 2015

Laura Vanel-Coytte - Ecrire

                                                Aujourd’hui, pour mes 45 ans

Aujourd’hui, pour mes 45 ans

Je veux faire l’amour aux mots sans 
Retenue aucune, donner mon corps,
Produire des lignes sans temps mort

Je veux marquer ce jour d’une feuille

Noire de notes bondissantes et  joyeuses
Composer un hymne à la littérature,
Révéler ma poésie, former des lettres pures

Aujourd’hui, pour mes 45 ans

Je ne peux plus taire mes énervements
Je vais laisser aller ma colère
Qui me bouffe le cœur et les nerfs

Je peux barrer les « renoncements »

Biffer les reculades et les pertes de temps
J’aimerais effacer les tourments de ma nuit
Pour gommer les cernes qui mangent ma vie

Aujourd’hui, pour mes 45 ans

J’espère exposer mon âge sereinement
Ses ravages et aussi ses réussites
21 ans d’amour et 12 ans de mariage

Est-il possible de fixer le désir en face

Publier des caresses qui ne tiennent pas en place ?
Arrive t-on jamais à poser ses souffrances
Pour en faire un brasier de jouissances ?

Aujourd’hui, pour mes 45 ans

Je veux raturer les noms des gênants
Personnages qui voilent mon soleil
Rayer tout ce qui perturbe mon  éveil

Je veux montrer que le savoir nous grandit

Et que la curiosité est un puits
Avec soif d’exprimer l’ouverture
Au monde à mettre en paysages.

Où lire Laura Vanel-Coytte



Lorraine - Ecrire

ECRIRE

- Mots incorporés : rédiger - raturer
 

Ecrire est une aventure immobile, les mots viennent selon leur caprice, s’enlacent, chantent, deviennent poème, histoire, roman

    Celui qui écrit sait quelle magie le pousse vers l’imagination, la sensibilité, l’expression d’un instant ou d’une vie. Tout est possible à celui qui rédige: le drame et la chimère, le réalisme et l’invention, les paysages d’autrefois et les atrocités d’aujourd’hui. Il peut choisir son chemin, raturer, recommencer. Et écrire selon ses dispositions personnelles. Le journaliste n’est pas un écrivain, l’écrivain n’est pas un chroniqueur, le chroniqueur n’est pas un poète, mais chacun peut devenir l’autre, selon sa musique intérieure. Une musique qu’il faut pouvoir entendre et surtout, écouter. C’est son envoûtement qui permet l’expression la plus sincère et la plus vraie.

    Nous avons tous une petite musique intime, nous vibrons pour un bruit  d’ailes ou une fleur surgie au détour du chemin. Nous vibrons pour l’amour, l’amitié, la joie. Nous ne l’exprimons pas toujours avec des mots. Et c’est  dommage. Parler est difficile, plus peut-être qu’écrire.  Alors, si nous avons des choses à transmettre, écrivons-les.  Comme nous le faisons ici. En toute amitié.

Où lire LORRAINE

Vegas sur sarthe - Ecrire

Griffonner et raturer... c'est mon style


Aujourd'hui j'ai repris la plume, celle qui sommeillait avec mes bons points et ce vieux buvard à la gloire de Thermogène qui combat la toux, la grippe et les rumathismes rhumatismes.

Aujourd'hui je reprends aussi mes ratures, dont celle-ci pour sauver les rhumatismes de cet homicide ortographique orthographique dont je suis l'auteur.
J'ai toujours été contrarié par les 'rh', les 'th' et les 'h' en général; je me demande encore comment j'avais fait pour mériter ces bons points.
Raturer ça n'est pas effacer, c'est pire. Le mal est fait, on raye comme on ferait d'un mauvais soulignement, comme pour enfoncer le clou mais c'est plus fort que moi: j'ai toujours détesté la gomme et tous ces machins qu'on a inventés par la suite qui vous blanchissent les doigts de façon durable pour mieux vous condamner au regard des autres!

Alors je m'étais inventé un style où mes ratures passeraient presque inaperçues, je griffonnais.
Depuis j'ai toujours griffonné en faisant passer mes ratures pour des accidents de la route, des dérapages incontrôlés, des aquaplanages calligrafiques calligraphiques sur flaques d'encre...
Je sais bien que griffonner à la va-vite c'est comme si mes écrits avaient peu d'importance, comme si j'avais mieux à faire qu'écrire mais j'avais trouvé mon style.
Je sais aussi que tout est dans le plein, dans le délié, dans la nervosité du trait ou la délicatesse des courbes, je sais que griffonner c'est snober le lecteur, c'est comme parler dans sa barbe ou faire l'amour entre deux portes.
Tous mes patients me le disaient en déchiffrant leur ordonnance. Est-ce ma faute leur répondais-je si notre jargon est dopé au 'h' de l'adénopathie à l'érythème, de la thyroïde à l'orthopédie?
Leurs patologies pathologies étaient la seule vraie cause de toutes mes ratures.
Le plus petit rhume finissait raturé alors qu'il serait passé inaperçu après trois kleenex.
Un jour j'ai prescrit un pneuhmothorhax thérahpeuthique à un pauvre bougre à qui je remis un immonde torchon et qui se retrouva aux urgences après une tentative de suicide!

En prêtant le serment d'Hippocrate j'aurais dû sentir cette 'H' au dessus de ma tête comme une malédiction, tout comme ce bismuth qui soignait autant la constipation qu'il me donnait des suées à l'écrire jusqu'à ce qu'on l'abandonne définitivement.
Et puis un jour j'ai été informathisé informatisé, ce qui m'a valu la plus haute esthime estime de mes patients.
J'ai appris le Control X, le Control C et les formulaires pré-remplis; j'ai gavé avec délectation cette corbeille virtuelle dont même la femme de ménage ignorait l'existence.
Et un jour j'ai pris ma retraite qui passait par là.
J'ai rangé l'ordinatheur l'ordinateur et sa corbeille magique et j'ai épousé la femme de ménage.

Aujourd'hui j'ai repris la plume - celle qui dormait avec mes bons points - pour écrire à ma femme, Elisabeth... je préfère Bethy, c'est plus simple.
Tous les matins Bethy découvre un post-it sur le frigo avec un de mes gentils gribouillis d'amour.
Bethy adore mes ratures et moi je l'adore comme elle est...




lundi 29 juin 2015

Semaine du 29 juin au 5 juillet 2015 - Ecrire

Malgré l'expression "jamais deux sans trois", nous allons nous en arrêter là pour les vengeances.
Nouvelle semaine, autre thème, qui s'intitule : écrire.

Vous n'aurez pas de sujet imposé mais une contrainte : celle de choisir et d'intégrer dans votre texte
- au moins un synonyme du mot écrire dans la liste présente ici : http://www.cnrtl.fr/synonymie/%C3%A9crire
- et au moins un antonyme du mot écrire dans la liste présente ici : http://www.cnrtl.fr/antonymie/%C3%A9crire

Les deux mots (au moins) que vous aurez choisis devront nous être communiqués dans le mail d'accompagnement ou en tête de votre texte.

Vous avez donc jusqu'à dimanche 5 juillet minuit pour écrire un texte intégrant les mots choisis. A vos choix, stylos et idées !

Bonne semaine à tous.

dimanche 28 juin 2015

Fred Mili - On recommence

Mia passa quelques temps à l'hôpital après son l'agression de Fred. Elle eut le temps de réfléchir. Elle fut prise en charge par un urgentiste compétent qui fit des prouesses. Une légère chirurgie esthétique et son corps résorba les marques des coups de cutter.
Lorsque la police lui apprit que Matt était mort carbonisé dans l'incendie de la vieille bâtisse, mille et une questions l’effleurèrent. Son imagination travaillait à la vitesse de la lumière, écouter en même temps Groovy un LP de Chet Baker la stimulait mais elle ne comprenait pas pour autant les motivations de cet incident.
Fred était à l'hôpital psychiatrique. L'enquête conclut à l'homicide volontaire mais le jeune homme retrouvé dans le cercueil de son ami Vince perdit la raison. Les experts plaidèrent l'irresponsabilité, il fut enfermé dans un asile psychiatrique, gavé de neuroleptique au cas où l'envie lui prendrait de récidiver.
Mia criait vengeance, Fred l'avait mutilée et tué Matt. Elle retrouva sa trace par hasard. Le médecin chef refusa de lui accorder un permis de visite dans un premier temps puis finit par lui délivrer une autorisation.
La première fois qu'elle le vit dans cette espèce de tenue informe particulière aux aliénés elle eut presque pitié de lui. Sa tête dodelinait comme un métronome marquant le tempo, il murmurait quelque chose qu'elle ne comprenait pas. C'est en s'approchant qu'elle reconnut les mots qu'il répétait inlassablement "I'm so lucky to be loving you." tout droit sorti d'un morceau de Chet.
L'émotion la saisit , une larme coula même mettant son rimmel à rude épreuve. Il connaissait sa passion pour le trompettiste et malgré son état essayait de communiquer.
Pourquoi ?
Fred l'avait agressée. Il avait sans aucun doute trucidé Matt. Bien sûr qu'elle lui en voulait, qu'elle le détestait mais le voir dans cet état la peinait. La dualité de ses sentiments la troublait.
Au fur et à mesure de ses visites, elle sentit l'agitation du garçon. Si elle n'en eut pas conscience auparavant, elle comprit enfin qu'il était amoureux d'elle. Cependant cette découverte n'excusait rien.
Seuls au fond du parc, elle se livra à lui derrière le grand chêne, justicière sans doute moins équitable que Saint-Louis. C'est là qu'elle comprit que son propre corps le réclamait depuis longtemps.
Elle aimait à voir ses yeux se révulser. En proie aux tranquillisants, il la désirait néanmoins pour preuve son enthousiasme à provoquer ses attentions.
Le médecin chef de l'hôpital s’étonnait des progrès de son patient sans les expliquer. Et ce n'était ni Mia qui allait épiloguer ni Fred incapable de mettre des mots sur ses sensations.
Dans un premier temps les conclusions du médecin semblaient de bon augure. La santé de Fred s'améliorait, il lui semblait évident que Mia en était l'auteure. Puis s'ensuivirent fièvres, céphalées, douleurs musculaires ou rougeurs que personne ne détecta. Même Fred sous médicaments ne réagit pas à ces changements.
Mia continuait ses visites, entretenait ses relations intimes avec lui, parfois avec des larmes plein les yeux. Elle se donnait avec dévotion, il la possédait avec amour.
Les symptômes d'une maladie quelconque disparurent. Fred était enthousiaste aux visites de celle qu'il vénérait depuis toujours.
C'est lors de son hospitalisation qu'elle sût qu'elle était séropositive. Elle reconnût les premiers symptômes sur Fred, fière de sa vengeance elle pouvait enfin disparaître, sans regret, sans émotion. La nature ferait son œuvre.
Lorsqu'elle quitta l'hôpital ce jour-là les écouteurs du smartphone sur les oreilles, la mélancolie de Kind of blue de Miles Davis la submergeât.

vendredi 26 juin 2015

Lilousoleil - On recommence

La femme aux bijoux



Son permis d’installation, comme joaillière en main, Pauline, première ouvrier de France,  touchait enfin du doigt une petite étoile de bonheur. Mais que le chemin avait été long, interminable même.

Elle ferma les yeux, et se revit alors qu’elle embrassait cette profession. Ses parents n’avaient pas parié leurs chemises sur sa réussite. Malgré leur réprobation, elle avait obtenu, de haute lutte, l’autorisation de passer le concours organisé par le grand bijoutier de la place Vendôme, Fabrice Moreau. Les souvenirs alors affluèrent et virent la titiller.

Elle avait décroché un stage chez le créateur, son idole dans la profession,  puis avait été  embauchée comme « apprentie ». Ici il fallait savoir tout faire, se dégager de l’enseignement dogmatique des écoles et travailler sur du vrai, du concret. D’abord le dessin précis minutieux d’une pièce…puis la réaliser de A à Z ; le choix des pierres, des vraies pierres, du  métal, de sa couleur et  mettre en valeur leurs plus belles eaux par un serti précis,  Fabrice tenait à cette minutie artisanale qui n’avait rien à voir avec le travail en série. « Les machines ne savent pas caresser les pierres » disait-il souvent !

Au bout de trois ans, elle passa seconde dans un des petits ateliers que Fabrice dirigeait près de Lyon. Ce qui suscita la jalousie d’Alain, second lui aussi mais depuis bien plus longtemps et dont l’ambition inavouée de passer premier à l’occasion de l’arrivée de Pauline fut déçue. Il voulait bousculer le vieux Raymond chef de l’atelier et ainsi montrer son savoir-faire à Monsieur Moreau, expérimenter ses capacités et prendre enfin la  direction du grand atelier parisien. L’arrivée de Pauline aiguisa son appétit et sa convoitise. Mal lui en prit !

Alain avait été embauché deux ans avant sans avoir passé le concours, sur recommandation d’un « ami ». C’était un assez bon bijoutier mais sans aucun talent. Il n’avait que sa grande confiance en lui sans aucun caractère créatif…un exécutant seulement mais terriblement prétentieux. Alain était toujours à l’affût, à la poursuite de ses chimères. Il croyait être  un « géant « et qu’il allait réaliser de grandes choses. Doté d’un physqiue agréable, il était aussi séducteur et exercçait ce talent auprès des jeunes employées. Pauline ne fit pas exception.  

L’occasion se présenta quand Raymond tomba malade. Ce dernier était excellent dans son domaine professionnel mais dans le domaine privé c’était un alcoolique. Il passait pas mal de temps au zinc des bistrots ; il y avait souvent  du vent dans les voiles, son foie en fitt les frais. Contraint de se soigner, Alain fut promut par intérim premier de l’atelier. Alors l’ambiance « cocon » se mua en une ambiance terroriste. Des « fais-ci, fais-çà », à « tu es sous mes ordres » ou « tu es une incapable et tu fais ce que je dis » résonnèrent dans la petite salle. Pauline en était agacée sans plus ; elle dessinait en secret des modèles sur un carnet de croquis qu’elle travaillait ensuite à l’aquarelle ou au pastel fin.

Or un jour, elle s’aperçut que son carnet avait disparu. Elle pensait l’avoir oublié dans la chambre forte, là où, la veille, elle avait remis à Monsieur Moreau, un lot d’émeraudes monté en marquises, une commande dont la réalisation ne le satisfaisait pas entièrement. Il trouvait les montures quelconques et avait demandé l’avis de Pauline. Celle-ci s’était empressée de lui montrer quelques uns de ses croquis qu’il trouva fort intéressants et audacieux. L’audace voilà ce qu’il  aimait. Elle retrouva son précieux document dans le bureau de Fabrice !

Un matin, pourtant, Alain arriva le sourire aux lèvres et un air de musique à la bouche ; Il fredonnait une vieille chanson «  C’est la femme aux bijoux ». Il se vanta d’avoir trouvé la merveille des merveilles ; on allait voir ce qu’on allait voir. Il serait Premier ouvrier de France. Il créerait son  modèle, le chef d’œuvre, la chance de sa vie en quelque sorte. Il n’allait pas rater l’occasion ; il allait enfin quitter ce trou où il végétait ! Pendant plusieurs jours, il travailla d’arrache-pied et le résultat fut étonnant.

Pauline, partie quelques jours en vacances, revint pour découvrir que le pendentif réalisé avec un rubis orné de diamants poires délicatement ciselé en marguerite, était ni plus ni moins la copie conforme d’un de ses modèles. Elle s’en prit à Alain qui lui bredouilla  des balivernes avant de lui répondre : 

-          « Et pour quelle autre raison j’aurais couché avec toi ! » 

Pauline fut écoeurée. Elle écrivit aussitôt au vieux Raymond avec lequel elle était restée en contact et qui lui donnait en secret quelques ficelles du métier et à Fabrice Moreau.

C’est ainsi que l’on retrouva, la veille du concours, Alain inanimé sur le sol de l’atelier. Sa tasse de café contenait des traces de cyanure. Pas suffisamment pour l’issue fatale mais suffisamment pour qu’il avoue. Il fut convaincu de vol qualifié, espionnage et  délit de concurrence. Il fut licencié sur le champ. Raymond avoua très vite, vu son état, il fut laissé en liberté provisoire mais mourut avant le procès.

Pauline poursuivit son bonhomme de chemin chez Moreau et au bout huit années de  travail, elle pouvait enfin travailler sous sa propre marque. Aujourd’hui, elle tenait sa vengeance : elle venait d’embaucher Alain, comme ouvrier monteur dans l’atelier. Leur future rencontre promettait d’être intéressante


mercredi 24 juin 2015

Gene M - On recommence

Suite de Vengeance

Résumé : Alice G. avocate pénaliste s'apprête à rendre visite à son client pierre S. incarcéré pour meurtre. Elle l'avait aimé autrefois. Il avait rompu brutalement, la laissant meurtrie et humiliée. En dépit des années passées, elle l'avait reconnu, lui non....

- Bonjour, tu me remets ? lance Alice avec désinvolture.

Pierre S.la dévisage  avec stupéfaction.

- Mais ..... pour.. pourquoi me tutoyez -vous ?

Alice s'approche de lui et lui souffle :

- Regarde moi bien crétin, souviens toi "le grand commercial et la petite secrétaire "

Les yeux agrandis par l'étonnement, puis l'incrédulité..

- Mais tu es devenue si belle ..... je n'aurais pu te reconnaître, tu as tellement changé, dit il d'une voix blanche.

- dix kilos de moins, des études et des grosses difficultés, ça vous change une femme !

- Que vas-tu faire ? tu veux te venger ?

- Oh non ! Mais à la réflexion, je ne vais pas prendre ton affaire, sans intérêt pour moi. Mais rassure toi, j'ai un petit stagiaire qui fera ça très bien.

Alice tourna les talons et laissa Pierre S. déconfit.

Lorsqu'elle sortit de la prison, Alice respira profondément et se dit :

- Comme c'est bon d'être dehors, de sentir le vent dans ses cheveux ...

Elle se sentit soudain délivrée de ce souvenir détestable.

JCP - On recommence




Les Quatre Saisons*
* Météorologues, musiciens et cinéastes ont usurpé ce titre.



- Saison 2 : Les Feux de Dieu

Résumé de la saison 1 :
La mort régnait partout sous la poussière grise,
Et la terre dormait sous la petite brise.


Or, le Créateur en ce temps-là
Séjournait sur Mars pour ses lombaires,
Où, dit-on, les eaux sont salutaires
Aux antiques dos de l'Au-delà.

Et les soirées aux Thermes célestes
Le voyaient porter un œil zélé
Aux Feux de l'amour à la télé -
Vibrant même aux scènes les plus lestes.

Écran noir mais parabole intacte,
Scrutant alors la planète bleue,
Il vit hélas de ses propres yeux
Qu'il ne saurait rien du dernier acte !

Et le rouge au front la rage aux mains,
Dieu pétrit notre planète terre
A la façon des gros camemberts,
En attendant d'autres lendemains...

Que deviendra la terre, creuset d'autant de haine ?...
Vous l'apprendrez c'est sûr dès la saison prochaine.




- Saison 3 : Aux planètes le plat ne va pas

Résumé de la saison 2 :
La Divine Colère
Aplanissant la terre,
Il est de francs soucis
Pour sa simple survie.


Et c'est ainsi qu'on vit le train des nuées vastes
Pleurer sur ces contrées que le courroux dévaste.
Mais hélas non tenues, les eaux par les côtés
Retournaient au néant, plate fatalité.

Sous la fraîcheur du flot la terre enfin s'éveille.
Elle avait bien senti à l'entour de ses pôles
Une vague pression, mais planète sommeille
Mieux que cent nourrissons que rien ne déboussole.

La terre alors se mire, pleure sur sa minceur,
Lève le poing aux Cieux, maudit le Créateur,
Ranime ses foyers, échauffe sa matière
Et reprend ses rondeurs aux couleurs de naguère.

Trois pattes pas de bras, on vit alors paraître
Une espèce nouvelle, privée d'intelligence,
Inoffensive et bête, se contentant de paître.
Et la terre chérissait la pacifique engeance.

Mais aux Cieux lamenté, un Dieu sans feuilleton
Ruminait en silence une autre Création...

Que fit le Dieu fripon ?
Il faut lire pour ça -
Vous en serez baba -,
La quatrième saison !





- Saison 4 : Les dessous de la Création

Résumé des saisons précédentes :
Alors que Dieu prenait les eaux,
La terre partait à vau-l'eau.


A ce point précis, nous nous reporterons aux Saints Ouvrages, qui relatent pour le mieux la Création Première, taisant tous comme on le voit qu'elle fut la Seconde.
Mais sa télé bientôt retrouvée, Dieu nous dit-on fut satisfait.

Où lire JCP

Daniel Hô - On recommence

toi belle insensible
à l’ombre du coin d’une ride
ton destin t’attend

mardi 23 juin 2015

Clémence - On recommence




Une vengeance à l'insu de mon plein gré….

Premier récit : la vengeance.

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations réelles ou ayant existé est volontaire et dépendante de ma volonté.
Deuxième récit : la vengeance à l'insu de mon plein gré.

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations réelles est fortuite et indépendante de ma volonté.

Deux années plus tard, Paulette D., mon ex-chef, se retrouva en ma présence. Je la vis s'avancer vers moi et me dire :

« Je comprends le mal que je t'ai fait car je .... »

J'étais sur le point de l'interrompre et de lui répondre : « Pas grave, c'est oublié », mais les mots me restèrent dans la gorge. Je me contentai de sourire en guise de vengeance.
Paulette en fut déconcertée car elle s'attendait à tout, sauf à mon sourire !
Et pourtant, la vengeance couvait dangereusement sans qu'elle ni moi ne le sachions.

Nous étions toujours dans l'active. Dans des secteurs différents, certes, mais lors d'audits, de rapports généraux ou d'autres joyeusetés administratives, nous nous retrouvions aux mêmes réunions. Elles étaient un terrain  propice aux rencontres diverses et multiples ainsi qu'au foisonnement de commentaires et allusions en tous genres.

Lors d'un brunch où je fus conviée, j'entendis par inadvertance, des propos désobligeants concernant mon ex-chef. Celle-ci agressait et tançait de plus en plus fréquemment  ses  collègues. Les souvenirs se ravivèrent. J'éprouvai de l'empathie pour mes collègues malmenées, surtout les plus jeunes. La tentation fut grande de sauter à pieds joints sur cette occasion car, je devais bien le reconnaître, j'étais un  brin vindicative. Mais non. Je me gardai d'intervenir de quelque façon que ce soit auprès de mes collègues.

Un soir, en regardant une de mes séries télévisées addictives, une idée me vint à l'esprit.….J'allais tout simplement  déstabiliser Paulette. Lui rendre  la monnaie de sa pièce. Et, en un mot comme en cent, la dénigrer.

Je commençai sur le mode sourire. Lorsqu'on évoquait Paulette  D. ou une de ses activités, je levais les yeux au ciel,, souriais ou hochais la tête….

J'accélérai ma stratégie en ponctuant les commentaires de quelques soupirs déchirants ou d’exclamations souffreteuses.

Dernière étape, je passai franchement  à la vitesse supérieure. Je distillai des commentaires ambigus :
- Il semblerait qu'elle soit en bon terme avec P.
- Je l'ai vue en grande discussion avec A.
- Ceux deux là font bien la paire…
Ragots pas bien méchants...mais probablement suffisants pour épicer  une conversation ou la rendre croustillante !

Je m'arrangeai également pour hausser la voix lorsque certaines oreilles passaient à proximité. J’étais certaine que mes propos seraient répétés, transformés et amplifiés. Je pensais que la vengeance serait à l'image d'un soufflé qui ferait  grand bruit et retomberait aussitôt. Des commérages qui rejoindraient vite la poubelle,  vu l'absence de véracité !

La réalité allait se révéler bientôt toute différente et sans que j'en fusse l'instigatrice.
Moi qui croyais qu'avec un sourire, un soupir et  trois petites phrases, j'allais mettre un point final à ma triste aventure, je fus sidérée  par la tournure des événements.

Une  rumeur sombre naquit, venue d'une autre source. Elle concernait P. et A., les deux collègues de Paulette et elle-même. Il était question d'argent. La situation semblait au départ assez anodine, bien que gênante pour la profession. Elle s'avéra bientôt gravissime.

Au fil des jours et des semaines, les langues se délièrent, les témoignages se multiplièrent. Une enquête fut ouverte à l'encontre de ce trio.

Ailleurs, une  machine infernale s'était emballée. Les actions s'enchaînaient les unes aux autres à une vitesse inouïe. Les dossiers gonflaient à vue d’œil. Les conclusions s'annonçaient à court terme.
La sanction fut terrible. Paulette P. et ses deux collègues A. et P. furent frappés d'exclusion définitive du Service.
L'affaire « PAP » fit grand bruit...


Moralité :

Qui veut se venger par personne interposée, peut s'attendre à être dévoré par les siens.



Cadichonne - On recommence

Vengeance, le retour de Cadichonne.





La vengeance est une bière qui se boit tiède…

A chaque fois que je prends ma plus belle plume dans l’intention de me fendre d’un texte d’exception à l’endroit des Impromptus, il me sort Germaine. Et deux fois de suite !

I me gave, ce Vega au nom de bière !

Et d’abord, comment peut-on s’appeler Vega et boire de la Fisher ? Je t’en ficherai, moi, de la Fisher !

Il faut que je me venge de ce vieux gars, ça a assez duré !  La coupe est pleine (de bière) et ça va faire des vagues !

J’arrive, déguisée en Germaine, mais la Germaine des débuts, avant le chat ango-rat, avant le crucifix, la  Germaine qui lui passait ses longues gambettes autour du jabot il y a quarante ans pour leurs prestations de rock acrobatique pendant les soirées disco.

Ah il est beau le jabot aujourd’hui ! (Hihi, je pouffe !)

Je tape à l’huis (à défaut de le taper lui), et il ouvre. Ecce homo… Encore potable, le Vega finalement, on ne croirait jamais qu’il se vautre dans la Fisher Tradition toute la journée, mais il est vrai qu’on est encore matin.

    « Bonjour, je viens pour l’annonce ».

    « Mais je vous en prie, entrez » qu’il répond le sacripant, alors qu’il n’a passé aucune annonce. « Justement, je buvais une bière, en lisant Nitch (atchoum), vous en voulez une ? ».

Alors, j’entre, en virevoltant comme une libellule qui aurait deux grandes gambettes prêtes à s’accrocher à son jabot. Comme il est tout petit, ce n’est pas difficile de les lui agiter sous le nez (qu’il porte couperosé au-dessus d’une moustache à la Atchoum). Je vois à son air qu’il est prêt à démarrer comme une fusée du même nom.

Avant qu’il se lance, le surhomme, je lance moi-même : « Alors, je te plais mon gars ? ».

Je n’avais jamais vu un moustachu rougir jusqu’au bout de sa moustache !

Il répond en bafouillant (et oui, ainsi parlait Vega, quasiment que par écrit) : « Par-delà  bien et mal, je suis humain, trop humain… ».

« Et bien, c’est pas pour toi, mon pote ! ».

J’ai couru à grandes foulées habiter en face chez le bidouilleur Devon, et je la lui ai renvoyée une troisième et dernière fois, sa vieille Germaine ! 

lundi 22 juin 2015

Chri - On recommence



Salée

Le type avait du mal à s’en remettre. Il venait de vivre la journée la plus épouvantable qu’il avait jamais vécue depuis qu’il avait commencé ce boulot. Des journées délicates, il en avait connues mais à ce point, jamais.
Elle n’avait pourtant pas trop mal commencé.
Le matin, à la prise de service, son chef de salle, un gars correct, ni bienveillant, ni vachard, avait accepté de le libérer le soir à condition qu’il reste un peu après le service de midi, ce qu’il avait accepté de bonne grâce. Rien n’est gratuit dans ce bas monde pas même dans les restaurants du haut du panier s’était-il dit mais dans ses lèvres pour ne pas rompre la douce harmonie qui avait suivi cet échange.
Cela faisait maintenant dix années qu’il bossait dans cet établissement et c’était une performance tant les gens avaient souvent tendance à aller  venir. Et plutôt aller que venir, du reste mais on se figurait ici qu’il suffisait de les embaucher pour qu’ils soient contents. Il fallait les payer, aussi. Surtout quand on n’était pas très regardant sur les horaires ni sur les heures supplémentaires qu’on considérait avec des oursins dans les poches. L’excellence était réservée aux clients, pas aux employés. Un mauvais calcul que tous ou presque semblaient faire.
Bref, il lui avait filé sa soirée. Et l’autre en était ravi.
Malheureusement, le midi, il y avait eu cet esclandre table neuf, pendant lequel un des clients avait balancé le saladier entier de lentilles du PUY sur la tête d’un autre. Typiquement le genre d’incident qu’on déteste à peu près autant qu’une attaque de salmonelle. Un vrai bazar. Il avait fallu nettoyer le ruisselant, porter sa veste en urgence au pressing, nettoyer le champ de bataille, la moquette en avait pris un coup. Une fois sa veste récupérée, l’autre était parti sans même un merci,  quant à un éventuel billet, il pouvait oublier de suite. Ce qu’il a fait. Ça ne s’était pas arrangé quand le chef de salle était revenu sur sa parole en lui balançant simplement :
___ Quand on n’est pas capable de tenir ses tables on ne peut pas se faire la belle.
Qu’il n’y ait été pour rien n’avait pas changé sa décision. Il serait attendu pour le service du soir. Et si tu n’es pas content ton compte sera vite réglé. Avait-il ajouté, menaçant.
Voilà comment dix ans de travail sérieux sont récompensés. Plus que déçu, il avait été meurtri. Et la colère était montée. À celui là, il réservait un chien de sa chienne… Une salière se vide assez vide dans un plat qu’on s’apprête à servir.
Il s’était déjà une fois ou deux servi de cette arme, son efficacité était redoutable…  En retournant à son service, il avait murmuré :
Ah tu me sucres ma soirée…. Ma vengeance sera salée mon pépère…

Où lire Chri 
et où voir ses photos