Deux mois que je le
tannais avec cette histoire d'étagères, forcément, il a bien dû
s'y mettre hier ! Premier week-end de libre depuis notre retour de
vacances, c'était le moment idéal. Alors oui, égalité
hommes-femmes, tout ça, mais… non ! Je ne mettrai la main sur une
perceuse pour rien au monde, trop peur de les abîmer et de ne plus
pouvoir jouer de mon très cher piano. Seulement, tenir la planche,
récupérer les vis et les ajuster dans les équerres, tout en
faisant attention à ne pas tomber, la tâche en solitaire était
ardue. J'ai donc été mise à contribution, contre mon gré.
Jouer les petites mains
ne me passionnait guère. Alors j'ai commencé à jouer. Jouer avec
tout ce qui me passait devant les yeux, sous la main, par la tête…
Tout d'abord, l'un de mes index a farfouillé dans les clous, vis,
rivets et boulons de la caisse béant à nos pieds, seul objet à
proximité. Puis je les ai triés. J'ai fini par m'ennuyer de rester
si sage, n'étant sollicitée que pour tenir un outil ou faire le
coursier statique des pièces métalliques de fixation. Une moue
exaspérée sur le visage, mes pensées se sont éclipsées loin,
bien loin de la bibliothèque, et finir par s'évader vers la chambre
à coucher.
Des envies extrêmement
éloignées de notre activité du moment ont envahi mon cerveau.
Difficile de me concentrer, malgré la simplicité évidente de mon
rôle dans le montage de nos étagères. Même la perspective d'enfin
pouvoir retrouver mes livres encore en cartons n'arrivait pas à
calmer les visions, plus qu'équivoques, qui défilaient à toute
allure dans mon esprit. Le croissant de peau que son t-shirt laissait
entrevoir à chacun de ses mouvements, juste à hauteur de mes yeux,
livrant ainsi les poils de son ventre à mon imagination déjà
fertile, n'a absolument pas arrangé les choses !
Un
mélange étrange s'est produit dans mes rêveries, bricolage et
luxure étroitement liés, et contre toute attente, loin d'être
incongrus une fois réunis. Une main tenant fermement une vis,
laquelle parcourait de sa pointe l'un de mes seins, provoquant une
intense chair de poule, autant alimentée par le contact froid du
métal que par l'éventualité d'une minuscule griffure sur ma peau.
Un mètre-ruban devenu souple pour les besoins de mon fantasme,
jouant délicatement dans mes cheveux longs. Un gant épais et
rugueux frottant ma cuisse nue… Assez ! D'une main ferme, j'ai
attrapé la sienne, l'ai fait descendre de son escabeau puis l'ai
entraîné, sans un mot, sans un regard, vers la chambre.
Je n'aime pas bricoler.
Pas les étagères d'une bibliothèque en tous cas.
Si c'est au pied du mur qu'on voit le maçon, c'est bien au pied de l'escabeau qu'on voit la libertine :)
RépondreSupprimerJe n'aurais pas mieux dit, Vegas ! :-)
RépondreSupprimerCeci est pure fiction, la belle refusant obstinément toute participation, fût elle mineure, au montage du moindre meuble ou accessoire...
RépondreSupprimerBon retour chez nous, Plume Vive :)
RépondreSupprimeravec une invite coquine des plus agréables
il est probable qu'un des livres sensuels, en attente d'étagère, aura été des plus suggestifs...
Merci Tisseuse, j'aimerais pouvoir rester longtemps !
RépondreSupprimerYo, je n'y peux rien, ça me donne mal au crâne !
content aussi de te relire chez nous, et en plus avec un texte un brin coquin
RépondreSupprimertu as succombé au syndrome très connu du plombier ; les étagères n'étaient qu'un prétexte o)))
le bricolage mène à tout !
Ce bricolage là, je suis pour... :-)
RépondreSupprimerL'Arpenteur, merci pour ces accueils chaleureux et successifs, vue mon inconstance en ces lieux !
RépondreSupprimerChri, je crois que nous sommes deux :-D