samedi 28 février 2015

Pivoine Blanche - Le jardin de son enfance


Il y a cinquante ans 

Ayant enfreint la double grille écartelée
J'ai écouté les cloches dans le vieux jardin
De l'Abbaye de la Cambre en ce matin
Pailletant les eaux d'humides étincelles

Rien n'a changé J'ai tout revu Les pierres noires
Les roses sages et les bancs gris vert délavés
Les jets d'eau et ma ville au murmure argenté
Et les rhododendrons Comme robes de bal

Les iris dans le cloître vivent; comme avant
Les lilas mauves parfument l'air et le vent
Le cri des martinets semble m'être connu

Même j'ai retrouvé debout la pâle Abbesse
Dans son vitrail noir et ses couleurs comtales
Ô gloires chevronnées d'Or et de gueules


11 commentaires:

  1. T'es folle ou quoi ? C'est là que j'ai trouver ma Louise...ma femme. On était mômes et on vaquait à ramasser les tritons dans la marre, elle m'a mis la main droite sur la fesse gauche, j'ai rougis de la joue droite. Aprés...nous sommes toujours restez ensemble ! Ch'comprends pas pourquoi....ca fait tout de même quelque dizaines d'années !
    T'es une artiste...comme nous ?

    RépondreSupprimer
  2. L'Arpenteur d'étoiles1 mars 2015 à 09:35

    comme un sonnet à la Musset et un superbe "portrait" de ce lieu à la fois personnage aussi ...

    RépondreSupprimer
  3. Le Jardin de l'Abbaye de la Cambre surgit soudain, tel que tu le décris si bien, chère Pivoine. Ton "jardin d'enfance" a deux pas du trafic de la ville , tu l'as traduit si fidèlement qu'on s'assied sur le banc verdi pour écouter avec toi les oiseaux et les jets d'eau. Merci pour ce jardin du souvenir.

    RépondreSupprimer
  4. Un beau poème... parfumé pour ce jardin de cloître ou d'abbaye !
    Heredia ? Surtout pour le dernier couplet. Ou alors Verlaine ? Pour les descriptions olfactives et auditives.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est l'un d'eux... Et à l'origine, c'est un poème (magnifique) sur le Jardin du Luxembourg, à Paris...

      Supprimer
  5. Un poète, c'est certain... mais lequel? Ronsard? Du Bellay? chez qui les roses sont-elles sages?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quelque part, quand ce poète était "formaliste" et qu'il faisait des sonnets, il s'inscrivait, bien sûr, dans la tradition des poètes de la Pléiade o;))) - il a beaucoup roulé sa bosse, a écrit des merveilles, a eu une vie tumultueuse mais dans son oeuvre complète,on compte aussi beaucoup de poèmes pas franchement terribles. Celui qui m'a servi d'inspiration (lu à 16 ans) est parmi ses plus beaux - un peu parnassien, mais avec cette profondeur que n'atteint pas le Parnasse.

      Supprimer
  6. Un poète belge qui ferait rimer "écartelée" avec "étincelles" ? Ce pourrait être Jean-Pierre Verheggen mais il ne supporte pas la comparaison avec ta belle mélancolie !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Joe Krapov, non, je n'ai pas pris de poète belge. Il y en a un qui a magnifiquement décrit Bruxelles, le jeune Odilon-Jean Périer, auteur du recueil "Le citadin" (1926?) J'ai pris des libertés au niveau des césures (que je n'ai pas respectées) et des rimes que j'ai éclatées... C'est plus un pastiche revisité mais c'est bien le jardin où je jouais le plus quand j'étais petite (en automne, c'était très gai!)

      Supprimer
  7. Au début de la lecture, je pense à Musset, mais vers la fin..j'ai un doute?L'un ou l'autre peut-être ni l'un ni l'autre, c'est très joli bien rythmé:plaisir:o)

    RépondreSupprimer
  8. j'ai pensé moi aussi à Du Bellay, peut-être la proximité pour moi du Val de Loire :)

    j'aime en tout cas la poésie mystérieuse de ce lieu que tu décris

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont précieux. Nous chercherons toujours à favoriser ces échanges et leur bienveillance.

Si vous n'avez pas de site personnel, ni de compte Blogger, vous pouvez tout à fait commenter en cochant l'option "Nom/URL".
Il vous faut pour cela écrire votre pseudo dans "Nom", cliquer sur "Continuer", saisir votre commentaire, puis cliquer sur "Publier".