Mais le Soir – ce fêtard !
m’est plus accaparant
Il me saisit l’oreille
ou par le bout du nez
m’entraîne dans sa veille
d’échos e ricochets
à crisser du regard
sur la craie mollissant

Ça s’ouvre – sans magie
tant de lieux sont faits pour !
’faut glisser l’étincelle
en gage à leur entrée
pour de vertes chandelles
je t’ai donc oubliée
l’épaule travestie
de futiles atours

Je songe avec le Soir
à de nocturnes chaires
dans cette orangeraie
aux juteux abattis
nous caressons la craie
déjà bien assouplie
aux flancs de ses couloirs
les soupirs éphémères

Car la nuit a surgi
en son grand apparat
pour sceller notre sort
jusqu’à notre heure dite
Il n’est plus, là, dehors
nul port où ne s’invite
le souffle court, le cri
d’anonymes combats

Pépite que j’honore
taisant combien je t’aime
au plus fort du carnage
et sans urbanité
je ne sais plus ton âge
- ma nuit l’aura figé
comme le nom des morts
habite les poèmes

Quelle veste, dis-tu ?

Où passer votre (vos) nuit(s) insomniaques